La lutte contre le changement climatique : un enjeu progressiste

La lutte contre le changement climatique : un enjeu progressiste

La lutte contre le changement climatique : un enjeu progressiste

Toutes les données scientifiques convergent vers le même constat alarmant : le réchauffement de la planète s’accentue sous l’effet d’une augmentation sans précédent des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les perspectives sont donc plus qu’inquiétantes car il en va de la qualité de la vie des générations actuelles et futures si l’on ne remet pas en cause des modes de production et de consommation incompatibles avec des ressources limitées et une répartition équitable des richesses.

Dans le même temps, les grandes conférences internationales sur le changement climatique peinent à progresser vers une régulation internationale du climat, à la confluence d’intérêts géostratégiques, politiques et économiques contradictoires. Dans ce contexte, l’objectif de la conclusion, à Paris, en décembre prochain, d’un accord global, juste et ambitieux constitue un défi majeur à relever pour notre pays comme pour les valeurs universelles qui sont les nôtres.

Dans la continuité de l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) intitulé « Réussir la Conférence climat Paris 2015 » (JO n°11 du 12 mai 2015), il convient d’abord d’encourager toutes les initiatives visant à combattre le réchauffement climatique et à s’adapter à la hausse des températures. Au fond, le climat doit être placé résolument au cœur des débats de société, en encourageant tous les acteurs de la société civile et les collectivités locales à poursuivre et amplifier leurs efforts pour réduire les consommations d’énergie, produire et consommer différemment, mais aussi œuvrer en faveur de procédés et de technologies sobres en carbone.

Il importe ensuite de tout faire pour parvenir, le 11 décembre, à un accord global. Cela suppose de souscrire des engagements conformes aux préconisations scientifiques dans le cadre d’un accord global, juste et ambitieux, de renforcer la diplomatie climatique de l’Union européenne, et enfin de vérifier les émissions des GES par un contrôle international du respect des engagements pris. La participation sur un mode proactif de la société civile apparaît, dans ce cadre, essentielle. Elle implique notamment une action pédagogique forte des pouvoirs publics sur les enjeux climatiques et l’encouragement au dialogue environnemental sous toutes ses formes, ainsi que l’insertion, dans les contributions des différents États, d’un volet sur les modalités d’information et de participation du public et une association effective des sociétés civiles à la préparation de la COP 21 et au suivi de ses décisions.

Un succès ne saurait cependant être atteint sans que soit garanti un soutien équitable aux populations les plus vulnérables par le respect des engagements financiers pris à Copenhague en 2009 en faveur du Fonds Vert. Afin de parvenir à le doter des 100 milliards de dollars par an prévus d’ici à 2020, il est souhaitable de mettre en place une taxe internationale sur les transactions financières à l’assiette la plus large possible et de mettre à contribution les transports internationaux aériens et maritimes par l’institution d’un mécanisme financier sur le CO2. L’utilisation efficace du Fonds Vert reposera sur l’affectation prioritaire des moyens, sur des critères lisibles, à des projets à destination des populations les plus vulnérables, sur la possibilité pour les collectivités locales de le solliciter directement et, plus largement, sur la participation directe des organisations de la société civile à son Conseil d’administration.

Au-delà, il faudra surtout aller vers de nouveaux modèles de développement en impulsant une régulation économique et bancaire mieux adaptée aux besoins de financement à long terme, une plus grande mobilisation des financements privés et la création de fonds orientés vers la transition environnementale, mais aussi un soutien aux initiatives donnant un prix au carbone et anticipant un déclin progressif des subventions aux énergies fossiles.

En définitive, derrière l’enjeu du climat, c’est toute la régulation internationale qui doit être revisitée. Pour les républicains de progrès, c’est l’occasion de diffuser partout dans le monde les valeurs de la République en favorisant l’avènement de la République universelle chère aux philosophes des lumières.

Une œuvre immense, un combat toujours à recommencer mais le seul susceptible de rassembler par-delà nos différences, de réunir ce qui est épars, dans l’intérêt du bien commun.

Yves urieta

Ancien maire de Pau

Yves Urieta

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