La voie du compromis

La voie du compromis

La voie du compromis

Les élections législatives ont provoqué un véritable séisme dans notre pays. C’est évidemment bien compréhensible : absence de majorité absolue pour le camp présidentiel ; entrée en force de députés du Rassemblement national, principal groupe d’opposition candidat à la présidence de la Commission des finances ; capacité de la gauche à peser dans les débats sous la houlette de la France insoumise.

Tout cela est vrai mais l’opportunité doit être saisie de faire évoluer le mode de gouvernement qui caractérise la France, en le rapprochant de celui qui a cours chez certains de nos proches voisine :

D’abord, prendre l’habitude de nouer des alliances avec d’autres forces politiques : on a rarement raison tout seul et on a tout à gagner à mettre en commun la réflexion pour dégager des solutions de consensus ;

Ensuite, atténuer le décalage entre la société politique et la société civile : le dernier mot doit naturellement revenir au politique qui a la charge de décider au nom du peuple mais une association plus étroite des organisations à la décision publique enrichirait cette dernière en faisant remonter les ressentis de terrain de nos concitoyens, en faisant l’économie des logiques de posture.

Pour aller dans ce sens, une réforme constitutionnelle serait sans doute nécessaire. Mais d’ores et déjà, rien n’empêche le Président MACRON d’abandonner sans faux-semblant sa pratique jupitérienne du pouvoir en recherchant des compromis avec les groupes politiques constitués au Parlement : cela prend évidemment du temps mais le gain démocratique serait incontestable.

Il aurait aussi tout intérêt à utiliser l’outil qu’il a lui-même réformé à la fin de son premier mandat : le Conseil économique, social et environnemental. Il réunit des représentants des organisations syndicales, patronales, des associations, etc., auxquels adhèrent des millions de Français. Il est prêt à développer sa composante de participation citoyenne et à intégrer des citoyens tirés au sort dans ses groupes de réflexion. Il peut, dès maintenant, participer étroitement à l’élaboration de la décision publique en donnant son avis, dans une logique de compromis, sur les sujets de sa compétence.

Les enjeux auxquels doit faire face notre pays sont trop importants pour laisser passer cette chance de réaliser un bond en avant démocratique. Le Président MACRON doit la saisir dans son intérêt bien compris : c’est la condition du succès pour son deuxième mandat.

Yves URIETA

Présidence de Convergence Républicaine

Ancien maire de Pau

Membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental

Yves Urieta

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